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De l’absurdité de travailler la photographie argentique de nos jours – partie 3

Parlons pratique, enfin ! (Nous pourrions parler plage dynamique, gloser température et gammes de couleurs, mais passons, car ce serait à force infiniment pénible à lire !)


On l’aura compris, la plupart des rendus peuvent être obtenus en photographie argentique. C’est donc une pratique qui a toujours sa place aujourd’hui et de nombreux photographes le pensent aussi, soit qu’ils n’aient jamais switché en numérique, soit qu’ils revendiquent l’esthétique (grain, rendu colorimétrique) permis par certains films ; dans ce dernier cas beaucoup utilisent même volontairement des optiques de piètre qualité (lentilles plastiques, objectifs soviétiques à la qualité inconstante, …), des appareils présentant des fuites de lumière, des pellicules (couleur souvent) largement périmées, ou développent des pellicules adaptées à un type de chimie avec un autre processus, pour créer des effets aléatoires d’anomalies colorimétriques, de bavures de couleur, de grain ultra présent, …

Photo de rue présentant des défauts colorimétriques
Pellicule très périmée et fuites de lumière changent le rendu !

Mais la photographie argentique reste, quand elle n'est pas pratiquée dans cet esprit, une façon de produire des images de grande qualité.

Un étalage de flacons d'huile moteur de collection, photo argentique couleur de bonne qualité
On peut avoir des images de qualité en argentique !

A certaines conditions : du matériel de qualité (format de négatif au moins 24 x 36, marques sérieuses d’appareil et d’objectifs, objectifs lumineux et si possible premium), très bien entretenu (exactitude des vitesses d’obturation, fiabilité de la mécanique, absence d’oxydation, de moisissures, de poussières, lubrification suffisante, adaptée mais sans excès des pièces mobiles, …), des films choisis avec soin en fonction du rendu souhaité (sensibilité, grain, colorimétrie, contraste, ...), et surtout une bonne technique afin d’être capable d’interpréter une mesure de la lumière incidente ou réfléchie, d’avoir une idée des temps d’obturation adaptés au mouvement, de la profondeur de champ attendue selon l’objectif et son ouverture, etc. Sinon l’image ne sera bonne que par hasard, et on prend le risque de gaspiller 30 poses sur 36, et de louper les moments à immortaliser …

Les effets de l'ouverture du diaphragme, du temps d'exposition, et de la sensibilité du capteur - ou de la pellicule - sur le rendu du cliché : profondeur de champ, flou de mouvement, grain / bruit
(Site d'origine en cliquant sur l'image). Les films s'arrêtent vers 800 ISO et ont du grain, pas du bruit comme ici.

Alors l’argentique rivalise pour la plupart de ses applications avec le numérique, pour un coût initial très inférieur mais un coût au cliché final qui peut vite exploser. C’est aussi une formidable école de photographie, car quand on peut prendre le temps pour chaque cliché, on réussit son cadrage, son exposition, sa gestion du mouvement etc., à la perfection, mais seulement si on réfléchit bien ! Restent néanmoins des domaines où utiliser un recadrage sévère ou des rafales très rapides sont irremplaçables (photo animalière ou photo de sport) ; là, l’argentique est définitivement abandonné ...

Une miniature de veau laitier avec des bottes, et un mini pot à lait, décoratifs sur une fenêtre, en noir et blanc.
Voici à peu près la seule photo animalière acceptable en argentique !

En reportage de mariage en revanche, l’argentique fait un retour remarqué ! on en parle dans un prochain post ?

Les mariés se passent la bague au doigt ! Photographie argentique de mariage, couleur.
Le film, pour les mariages, c'est pas dépassé !!!

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